Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de l’ambiance polynésienne, pas celle des paysages époustouflants de beauté, des eaux déclinant tous les bleus de la palette, des parfums des fleurs de tiares ,de frangipagniers, du monoï, de la vanille, mais celle que l’on ressent au côté des polynésiens.
Ce qui frappe avant tout c’est leur sourire, leur gentillesse, cette atmosphère qui dégage de la joie de vivre, la » fiu » attitude qui indique qu’ici on va à son rythme, on prend le temps de vivre, de passer des moments en famille, de flâner au marché, de faire du sport.
Matin et soir, le long du bord de mer, comme deux files de fourmis à contresens les joggers de tout âge courent, les bébés font leur apprentissage dans la poussette poussée par le papa ou la maman.
Et puis il y a cet accent, ce petit roulement des « r » qui est si caractéristique, les langues tahitiennes, marquisiennes ainsi que des autres archipels sont toujours parlées dans les familles.
La transmission étant longtemps restée essentiellement orale, leur langue est le ciment de leur histoire, et puis ici le tutoiement est de rigueur, ce qui donne une note de convivialité à la conversation.
Alors si tu dois demander ton chemin, rien ne sert d’avoir l’adresse, car tu auras comme indication le restaurant où la boutique à proximité, parfois même la couleur d’une façade, mais le nom de la rue, ils ne connaissent pas.
C’est ici peut-être le seul endroit où c’est priorité aux piétons ,dès que tu abordes le trottoir pour traverser, les warnings s’éclairent et tout le monde s’arrête.
Il y a aussi des vélos mais seule la roue arrière semble indispensable, c’est un sport local : le rodéo -vélo.
Pas de polynésienne sans sa perle, de la plus belle à la plus simple parure, de celles vendues dans les boutiques à celles vendues par les petits marchands, la perle est omniprésente.
Omniprésente aussi la nacre, travaillée en collier, en ceinture et autre accessoires.
Tous les jours sont confectionnées par des doigts habiles de superbes couronnes de fleurs : tiaré, frangipaniers, hibiscus, bougainvilliers, roses, arrangées avec goût vont orner la tête des vahinés, pas de sortie sans sa couronne.
C’est un défilé d’élégance le dimanche à l’office, les chants animent la messe, car les polynésiens sont très pratiquants.
Les dames en robes blanches et chapeaux tressés, ou les couronnes de fleurs sur la tête, les hommes endimanchés, tous sont sur leur trente et un.
Le jour du seigneur est sacré et les horaires aussi, la vie s’anime très tôt le matin, les enfants rentrent à l’école à 7h30 et sortent à 15h30 , aussi dés 17h tout est fermé, ainsi que le samedi après-midi midi, pas question de faire du shopping…
Place aux entraînements des chants et des danses, et au va’a, pirogue locale et sport national, mono ou à trois ou six places, chacun avec sa pagaie sous le bras.
Les cours d’école, les parkings des zones commerciales une fois désertés sont occupés par les danseurs et musiciens, répétitions au rythme des toeres .
Tous préparent avec entrain le Heiva, la grande fête annuelle où vont concourir les plus beaux spectacles de danses et de chants.
Ici le temps s’écoule encore à dimension humaine.
Brigitte
Brigitte, c’est ma Vahiné et elle porte la couronne de fleurs comme nulle autre.
Bravo pour ce premier article Brigitte !